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Un vaccin encore plus efficace contre le cancer du col de l'utérus

La vaccination contre les papillomavirus humain, responsables entre autres du cancer du col de l'utérus, est recommandé chez les jeunes adolescentes, avant le début de leur vie sexuelle. jean-paul CHASSENET/JPC-PROD - Fotolia

Le laboratoire Merck a mis au point une nouvelle version du Gardasil qui protège contre 90% des cancers du col de l'utérus.

Les cancers du col de l'utérus sont principalement provoqués par des virus, les papillomavirus humains (ou HPV). En France, ce cancer, également appelé cancer cervical, est responsable de 900 à 1000 décès par an. La mise sur le marché en 2006 et 2007 de deux vaccins, le Gardasil de Merck et le Cervarix de GSK, protégeant contre les deux principales souches de HPV responsables de ces cancers, a renforcé la prévention, qui reposait jusqu'alors sur les seuls frottis cervicaux, à répéter tous les trois ans. Certains reprochaient néanmoins à ces produits leur efficacité incomplète (70%). Une nouvelle version du Gardasil (Laboratoire Merck) autorisée à la vente aux États-Unis la semaine dernière offre désormais une protection à 97%, selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine.

L'étude, dirigée par le Dr Elmar Joura de l'université médicale de Vienne pour la firme pharmaceutique américaine, a été conduite auprès de 14.200 femmes âgées de 16 à 26 ans. Le Gardasil 9 protégerait contre 9 sortes de HPV, parmi lesquels 7 sont responsables de la plupart des cancers du col de l'utérus. «Gardasil 9 présente le potentiel d'amener la protection générale contre le cancer du col de l'utérus de 70 à 90%, éliminant presque ce cancer chez les femmes vaccinées», écrit Jack Cuzick de la Queen Mary University de Londres, l'un des auteurs de l'étude.

Faible couverture vaccinale

Dans un éditorial accompagnant l'étude, le Dr Anne Schuchat, directrice du Centre national d'immunologie des CDC aux États-Unis, évoque une «étape importante dans l'expansion de la couverture des cancers associés aux HPV». Mais les experts rappellent que ces vaccins n'ont d'utilité que s'ils administrés tôt aux jeunes filles, dès 11 ou 12 ans, avant qu'elles ne soient sexuellement actives et ne risquent ainsi de contracter des HPV. Or non seulement le taux de vaccination complète (trois doses) reste «très faible» en France, déplorait en juillet le Haut conseil à la santé publique, mais il est aussi en baisse: 38% des femmes nées en 1993 ont reçu les trois doses, contre 20% seulement pour les adolescentes nées en 1997.

Outre l'aspect contraignant de la vaccination en trois temps, qui conduit à beaucoup d'abandons après la première dose, le recul de la couverture s'explique surtout par les soupçons prégnants dans l'opinion publique sur un lien entre cette vaccination et le déclenchement de maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques.

Et ce, malgré les démentis apportés régulièrement par les autorités sanitaires françaises et internationales. «Les données de pharmacovigilance, internationales et nationales, avec un recul de plus de sept ans, ne permettent pas de retenir l'existence d'un lien de causalité entre cette vaccination et les événements indésirables graves qui lui ont été attribués en France», affirme ainsi le Haut conseil à la santé publique dans le rapport paru cet été.

De trois à deux doses

Améliorer la couverture vaccinale anti-papillomavirus est l'un des objectifs affichés du plan cancer 2014-2019. L'INVS estimait en 2007 que si 30% des femmes étaient vaccinées, les décès par cancer cervical reculeraient de 6%, ce qui correspond à 45 décès en moins par an.

Le schéma vaccinal français a été légèrement allégé il y a un an: seules deux doses sont recommandées si les jeunes filles sont vaccinées entre 11 et 14 ans. Au-delà, les trois doses restent de mise.

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11 commentaires
  • bertrand saunier

    le

    @ InitiativeCityoenne
    En l'occurrence, le témoin pour un vaccin devrait être l'administration de l'adjudant sans l'antigène. Le but de cet adjuvant est de provoquer une inflammation pour mimer une infection (d'où la difficulté à obtenir des témoins complétement neutres), de façon à ce que l'antigène inoculé soit perçu comme un intrus et induise une réponse immunitaire protectrice. Celle-ci prévient la survenue d'une infection à grande échelle, avec son cortège éventuel de complications graves (tel que, parfois, le décés du patient). Induire une tolérance immunitaire est une approche totalement contre-productive en cas d'infection cytolytique aiguë. Cela a été proposé au cours de certaines infections virales chroniques, mais il reste à en démontrer l'intérêt pratique, s'il existe. Même si ce n'est vraisemblablement pas votre intention, la façon dont vous présentez les faits s'apparente un peu à de la désinformation.

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