Sexualité, séparation, transgression… comment les conjoints ont vécu le confinement strict qui s’achève ? C’est ce qu’a cherché à savoir l’Ifop dans une étude que nous révélons.
Si proche et désormais si loin… Chez un peu plus d’un couple sur dix vivant ensemble, la proximité physique liée au confinement n’a pas été synonyme de lune de miel. Bien au contraire. L’isolement à domicile pour ces conjoints a fait émerger le désir de prendre ses distances avec sa moitié, voire la volonté de rompre définitivement (4 % d’entre eux). À partir du 11 mai, il y aura donc sans doute davantage de personnes sur le marché des célibataires. C’est ce que montre une étude, réalisée par l’Ifop pour charles.co, un site de consultations en ligne de médecins sexologues.
Le confinement aurait fait exploser les sites et applications de rencontre
« On note cette tendance plutôt chez les jeunes couples, sans doute les plus fragiles. Pour eux, le confinement a été un poison et non un ciment », analyse François Kraus, directeur du pôle Politique/Actualité à l’Ifop. « Vous vous souvenez quand on rigolait sur le fait que le confinement allait entraîner des ruptures et divorces? Bah voilà c’est fait », témoigne une internaute sur Twitter, qui précise aussi que son couple « était déjà bancal avant ».
54% se disaient prêts à envisager un premier rendez-vous en vidéo
Si la période de confinement n’empêchait pas les couples de se former via les applications de rencontre qui ont explosé, elle n’entrave pas non plus les ruptures, les plus audacieux tirant une croix sur leur relation par visioconférence. C’est ce qu’on appelle le “zumping”.
Le confinement aurait fait exploser les sites et applications de rencontre. Selon une enquête menée par Happn, 70% des utilisateurs discuteraient davantage sur l’application. Et 54% se disaient prêts à envisager un premier rendez-vous en vidéo. Mais si les couples peuvent se former en visioconférence, ils peuvent également se briser. C’est ce qu’on appelle le “Zumping”.
Mais d’où vient ce terme et qu’est-ce qu’il signifie ? C’est le quotidien britannique The Guardian qui a mis un mot sur un phénomène qui existait déjà depuis longtemps, mais qui semble avoir pris de plus grandes proportions depuis le confinement. Il est la contraction de “Zoom”, l’application américaine de visioconférence largement utilisée par les télétravailleurs, et de “dumping”, argot anglais signifiant “larguer”. L’idée serait née après le tweet d’une journaliste américaine qui s’est demandé le 10 avril : “suis-je la seule à avoir été larguée par Zoom ?”
am i the first person who’s been dumped via zoom?
— Julia Moser (@juliamoserrrr) April 9, 2020