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Avoir une vie sexuelle active pourrait améliorer la santé de certains patients atteints de la maladie de Parkinson. Tel est le résultat d’une nouvelle étude italo-britannique, publiée dans le European Journal of Neurology et dirigée par le Dr. Marina Picillo, professeur adjointe au Salerno’s Center for Neurodegenerative Diseases. Toutefois, ces effets n’ont été pour l’instant démontré que chez les hommes

Le sexe pourrait ralentir la progression de la maladie et réduire les symptômes

Les chercheurs ont suivi les habitudes sexuelles et la progression de la maladie chez 355 patients, pendant deux ans. Et ils ont observé que les hommes atteints de Parkinson au stade un, qui sont sexuellement actifs, présentent une progression de la maladie plus modérée, une perte moins importante de la motricité et des symptômes réduits par rapport aux personnes qui ne font pas l’amour régulièrement.

Selon le Dr. Picillo, ces résultats “corroborent les données qui montrent une relation étroite entre la santé sexuelle et la santé au sens large, tant chez les personnes en bonne santé que chez les patients atteints de maladie chronique”.

Des résultats seulement démontrés chez les hommes

En revanche, les chercheurs ne peuvent expliquer pourquoi ces résultats ne s’appliquent qu’aux hommes. Les travaux en eux-mêmes pourraient être biaisés, dans la mesure où ils comprennent deux fois plus de participants hommes (238) que de femmes (117). Cela pourrait aussi être dû à la différence de symptômes entre ces deux populations ; ou au fait que “les femmes sont moins enclines à parler de problématiques sexuelles et génitales, en raison des comportements sociétaux”.

La doctorante estime toutefois que ces résultats méritent l’attention des spécialistes des troubles du mouvement. En effet, ces derniers pourraient considérer les antécédents sexuels d’un patient comme un outil pour prédire, voire influencer, la progression de la maladie de Parkinson.

Avec 160 000 personnes atteintes, la maladie de Parkinson a plus que doublé en 25 ans

Entre 1990 et 2015, le nombre de patients atteints de cette maladie neurodégénérative en France a plus que doublé, pour atteindre 160 000 personnes. Celle-ci se caractérise par une rigidité des membres au repos, des tremblements incontrôlables, une difficulté à démarrer et arrêter un mouvement ou encore des problèmes d’équilibre. Avec le temps, des troubles cognitifs (mémoire, langage…) se développent. Cette étude pourrait donc être une bonne nouvelle pour les personnes qui en souffrent.

Pour le Dr. Adolfo Ramirez-Zamora, professeur agrégé de neurologie qui n’a pas participé à l’étude, “le lien entre la vie sexuelle active et l’amélioration des symptômes moteurs et non-moteurs est important”. Selon lui, cela renforce l’idée que l’amélioration de la fonction sexuelle augmente le plaisir et la communication dans le couple, et contribue à réduire le stress et les symptômes de Parkinson.

Sexe et maladie de Parkinson : gare aux conclusions hâtives

Le spécialiste souligne également que l’hypersexualité est un “trouble du contrôle des impulsions courant et reconnu” chez les patients qui prennent des agonistes dopaminergiques, comme le pramipexole (Sifrol®) et le ropinirole (Adartrel®). Ces médicaments activent un récepteur cérébral qui produit de la dopamine, connue pour aider à réguler les mouvements.

Mais cela pourrait aussi signifier que c’est le traitement, plutôt que le sexe, qui a contribué à améliorer la qualité de la vie de ces patients. Le médecin préfère donc mettre en garde contre toute conclusion hâtive, jusqu’à ce que d’autres travaux soient menés.

Sources

Is Sex Good Medicine for Parkinson's ?, WebMD, 15 juillet 2019. 

Maladie de Parkinson : 2 fois plus de cas en 25 ans, Santé Publique France, 10 avril 2018. 

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