Une nouvelle Ă©tude canadienne sâest intĂ©ressĂ©e Ă dĂ©terminer lâinfluence que pouvait avoir la frĂ©quence des rapports sexuels au sein dâun couple sur le bien-ĂȘtre. Et, selon les rĂ©sultats publiĂ©s dans la revue Social psychology & Personnality Science, il serait totalement inutile dâexcĂ©der une relation sexuelle par semaine pour se sentir heureux. Explications.
Câest bien connu, la sexualitĂ© joue un rĂŽle fondamental dans lâĂ©panouissement dâun couple. Mais au-delĂ de ce fait, de nombreuses enquĂȘtes sâaccordent Ă©galement Ă dire que le fait dâavoir des relations sexuelles rĂ©guliĂšres avec son partenaire contribuerait au bien-ĂȘtre individuel. Malheureusement, peu de recherches ont Ă©tĂ© faites pour Ă©tablir quelle serait la frĂ©quence idĂ©ale pour ressentir pleinement ces bienfaits.
Câest en partant de ce constat que Amy Muise, chercheuse au dĂ©partement de psychologie de lâuniversitĂ© de Toronto Mississauga (Canada), a voulu en savoir davantage. « Les mĂ©dias ont tendance Ă dire que plus il y a de rapports sexuels, mieux câest. Je me suis demandĂ© si ce fait Ă©tait avĂ©ré », a-t-elle dĂ©clarĂ©, relayĂ©e par le site Sciences & Avenir. Elle et son Ă©quipe ont ainsi entrepris de reprendre les rĂ©sultats de trois enquĂȘtes diffĂ©rentes menĂ©es aux Ătats-Unis afin de rĂ©aliser une vaste analyse de donnĂ©es portant sur plus de 30.000 personnes. Lâensemble des participants devait notamment rĂ©pondre aux deux questions suivantes : « avec quelle frĂ©quence avez-vous fait lâamour dans les douze derniers mois » et « globalement diriez-vous que vous ĂȘtes trĂšs heureux, assez heureux ou pas heureuxâ? ».
En effectuant une analyse statistique portant sur les rĂ©ponses fournies Ă ces questions, les chercheurs ont pu Ă©tablir une corrĂ©lation entre la frĂ©quence des relations sexuelles au sein des couples et le niveau dâĂ©panouissement dans la vie en gĂ©nĂ©ral. Et, contre toute attente, les chercheurs ont dĂ©couvert que seulement un rapport par semaine suffisait pour se sentir plus heureux. Leurs rĂ©sultats mettent en effet en Ă©vidence que le score de bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral passe en moyenne de 2,2/3 en lâabsence de relations sexuelles Ă 2,4/3 avec une relation sexuelle par semaine. NĂ©anmoins, au-delĂ de cette frĂ©quence, aucune amĂ©lioration de ce score nâa pu ĂȘtre dĂ©tectĂ©e.
Pour Amy Muise, ces chiffres permettent dâĂ©branler la croyance selon laquelle une frĂ©quence de rapports sexuels Ă©levĂ©e est nĂ©cessaire Ă un bon Ă©panouissement de couple et/ou personnel. En outre, elle estime que son Ă©tude devrait contribuer Ă rassurer certaines personnes qui « peuvent stresser de devoir remporter des âsex challengesâ quotidiens ou de se conformer Ă lâidĂ©e que les couples doivent faire lâamour aussi souvent que possible ».
Par ailleurs, ces rĂ©sultats vont dans le sens dâun nouveau concept appelĂ© le « good enough sex » qui a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par deux thĂ©rapeutes du Minnesota en 2007. « Ce modĂšle suggĂšre que lâintimitĂ© est importante dans les relations, mais quâil est aussi important pour les couples dâĂȘtre rĂ©alistes sur leurs relations sexuelles », a expliquĂ© Amy Muise, toujours relayĂ©e par le site Sciences & Avenir. « Sentir la pression pour avoir des relations sexuelles aussi souvent que possible peut ĂȘtre intimidant et mĂȘme stressant », a-t-elle poursuivi.
Quant aux cĂ©libataires, les courbes obtenues lors de lâĂ©tude suggĂšrent que ces personnes ont statistiquement un indice de bien-ĂȘtre gĂ©nĂ©ral plus bas (2/3 points) que les individus en couple, et ce, quelle que soit la frĂ©quence des rapports sexuels. « Sâengager dans de plus frĂ©quentes relations sexuelles nâest pas associĂ© Ă plus ou moins de bien-ĂȘtre », a dĂ©clarĂ© la chercheuse.
Amy Muise envisage Ă prĂ©sent dâorienter ses recherches sur les effets dâune augmentation de la frĂ©quence des rapports sexuels sur la satisfaction gĂ©nĂ©rale chez des couples ne faisant que trĂšs rarement lâamour. En outre, elle souhaiterait Ă©galement savoir si ce seuil hebdomadaire mis en Ă©vidence dans cette prĂ©sente Ă©tude est universel ou sâil pourrait varier dâune personne Ă lâautre en fonction du pays et de la culture.
Sources : Social psychology & Personnality Science â S & A