Oh, oh, la sexualité des britannique serait en berne…

  • Wellings K & al.
  • BMJ
  • 7 mai 2019

  • Par Nathalie Barrès
  • Résumé d’articles
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À retenir 

Une étude longitudinale britannique ayant inclus plus de 10.000 individus montre que les britanniques auraient moins de rapports sexuels en 2012 qu’au cours des deux précédentes décennies. Les sujets de 25 ans et plus, ainsi que les individus mariés ou qui vivent en concubinage seraient ceux qui auraient le plus diminué leur activité sexuelle sur la période évaluée. Ainsi, moins de la moitié des femmes et des hommes de 16 à 44 ans ont des rapports sexuels au moins une fois par semaine. Et une proportion grandissante de personnes déclarent ne pas avoir eu de rapport sexuel durant le dernier mois. Et pourtant cette même population exprime le souhait de faire l'amour plus fréquemment...

Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?

Cette tendance a déjà été mise en évidence dans d’autres pays à haut revenu. Le poids de la pression sociale, l’égalité des sexes, le travail, la vie de famille, les loisirs et la vie digitale pourraient avoir un impact sans que l’on puisse encore le confirmer.

Cette diminution de la fréquence des rapports sexuels pourrait selon les auteurs être un signal inquiétant plus global de la raréfaction des relations humaines. En tout cas, la diminution de l’activité sexuelle mériterait plus d’explications.

Méthodologie

Cette étude transversale a été menée à partir des données de la population britannique issues des National Surveys of Sexual Attitudes and Lifestyles (Natsal-1, -2, -3).      

Principaux résultats

Au total, 18.876 hommes et femmes âgés de 16 à 59 ans résidant en Grande-Bretagne ont été interviewés en 1991 (Natsal-1), ainsi que 11.161 sujets âgés de 16 à 44 ans en 2001 (Natsal-2) et 15.162 âgés de 16 à 74 ans en 2012 (Natsal-3).

En valeur médiane, les femmes britanniques interrogées déclaraient avoir eu 4 rapports sexuels au cours du mois écoulé dans les années 1990 et 2000, et 3 lors de la dernière étude de 2012. Les hommes, eux, en ont déclaré 3 quelle que soit la période d’évaluation.

Si le nombre de personnes ne déclarant aucun rapport sexuel au cours du dernier mois avait chuté entre les 2 premières études, celui-ci avait augmenté plus récemment (respectivement 28,5%, 23,0% et 29,3% pour les femmes sur l’enquête Natsal-1, -2 et -3, et 30,9%, 26,0% et 29,2% pour les hommes). Ainsi, les données les plus récentes indiquaient même que moins de la moitié des 16-44 ans avaient un rapport sexuel au moins une fois par semaine. 

Cette même évolution en deux temps était retrouvée également chez ceux qui déclaraient avoir eu 10 rapports sexuels ou plus au cours du dernier mois, le pourcentage de ces sujets passant de 18,4% à 20,6% puis 13,2% pour les femmes sur les 3 périodes évaluées et de 19,9% à 20,2% et 14,4% chez les hommes.

Le déclin de la fréquence des rapports sexuels était particulièrement important chez les individus de 25 ans et plus, ainsi que chez ceux qui étaient mariés ou qui vivaient en concubinage.

Et pourtant… parallèlement une proportion importante de personnes déclaraient qu’elles aimeraient avoir des rapports sexuels plus fréquents. 

Principales limitations

L’orientation sexuelle des individus n’a pas été prise en compte et, comme toute étude observationnelle longitudinale, les liens de causalité ne peuvent pas être mis en évidence.