A quand l’égalité du sexe oral ?
Une étude canadienne1 révèle une inéquité de répartition des gâteries orales dans un couple (provisoire ou non), aux dépend des femmes qui font, une fois de plus, les frais de cette inégalité.
Un tiers des hommes ne renvoie pas l’ascenseur après une fellation
Près de 900 étudiants d’universités canadiennes âgés de 18 à 24 ans ont été interrogés pour cette étude menée par The Trojan Sexual Health Division en association avec le Sex Information and Education Council of Canada.
73,4% des hommes et 69,9% des femmes s’étaient adonnés au sexe oral au cours de leur dernier rapport sexuel. Toutefois, seuls 43,6% des femmes ont reçu une performance orale contre 63,6% des hommes.
Paradoxalement, 52,3% des hommes déclarent prendre du plaisir dans la pratique du cunnilingus, contre seulement 28,1% de leurs congénères féminines en cas de fellation.
C’est en fait le problème de la réciprocité du geste qui freine le plaisir féminin, puisque 36,3% des femmes trouvent agréable de faire une fellation à leur partenaire si celui-ci lui fait également un cunnilingus alors que, lorsque le mouvement ne s’effectue qu’à sens unique, elles ne sont plus que 17,9% à apprécier faire usage de leur bouche. Non pas qu’un préliminaire doive faire office de monnaie d’échange mais la répartition des tâches domestiques est valable dans tous les domaines.
Les chercheurs ont émis l’hypothèse que cette différence de répartition est due à la façon dont les hommes et les femmes perçoivent le sexe oral dans notre culture. Beaucoup de femmes considèrent le sexe oral comme un signe d’amour et de connexion, ce qui les rend plus susceptibles de s’y adonner. Cependant, de nombreuses femmes considèrent aussi le sexe oral comme très intime, selon les auteurs. Des études ont montré que certaines femmes trouvent qu’il est encore plus intime que le sexe vaginal.
L’inconfort des femmes à bénéficier d’un cunnilingus serait lié aux représentations culturelles négatives des organes génitaux féminins
Les femmes seraient de fait plus réticentes à écarter les jambes face à une langue bienveillante que la population masculine. Pourquoi ? La culpabilité ancestrale du vagin, les blagues de vestiaires, les complexes intimes et les représentations culturelles négatives des organes génitaux féminins représentés comme malodorants, sales et/ou honteux. autant de données qui font que même face à la promesse d’un plaisir qui ne se refuse pas, rares sont celles qui se livrent avec insouciance à l’expertise de leur partenaire.
Citant des recherches antérieures sur les opinions des femmes sur le sexe oral, les auteurs continuent :
Les femmes ont indiqué qu’elles ne seraient pas à l’aise de se voir proposer un cunnilingus à moins qu’elles se soient lavées juste avant en raison des sentiments et représentations que pourraient se faire leur partenaire de leur sexe. Cette atteinte à leur capacité de concentration sur leur propre plaisir conduirait même à des sentiments d’anxiété lors de la réception du sexe oral, d’après les chercheurs.
Pris ensemble, ces résultats suggèrent que l’écart entre les sexes à donner / recevoir le sexe oral entre les hommes et les femmes peut être attribuée à plusieurs variables, y compris la motivation de se livrer à des relations sexuelles orales, le niveau de confort avec le sexe oral, et les normes socio-culturelles et hypothèses concernant les rôles sexuels des femmes et des hommes.
En effet, alors que le pénis est constamment glorifié, historiquement, le vagin a été une source de honte pour les femmes.
En tant que société, commencer à changer la façon dont les femmes appréhendent leur vagin, et normaliser le plaisir féminin, pourrait être une bon moyen de combler cet écart dans le sexe oral masculin et féminin.
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Références
- Wood JR, McKay A, Komarnicky T, Milhausen RR. Was it good for you too?: An analysis of gender differences in oral sex practices and pleasure ratings among heterosexual Canadian university students. The Canadian Journal of Human Sexuality. avr 2016;25(1):21‑9. DOI:http://dx.doi.org/10.3138/cjhs.251-A2[↩]