Sexo’Cast, le Podcast by Sexoblogue

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En complément des articles, informations et actualités que nous proposons sur notre blog dédié à la sexologie et à la santé sexuelle, nous lançons une série d’épisodes à écouter sous forme d’un podcast.

Ce type de support audio est un média supplémentaire qui permettra, à ceux qui le souhaitent, d’écouter le contenu d’un certain nombre des thèmes que nous traitons habituellement.

Le podcast possède l’avantage d’être pratique car il peut être écouté n’importe où et pour certains, l’écoute est justement un moyen plus efficace d’apprendre, de s’informer et de se sensibiliser à un sujet.

Voici le premier épisode : Qu’est-ce qu’un sexologue ?

Le podcast présenté ici est le premier d’une série de douze qui reprendront, chacun, les principales difficultés sexuelles rencontrées par les patients, leurs prises en charge et le travail d’accompagnement du sexologue à chaque étape du soin.

Retranscription du Podcast

Bonjour, nous sommes Arnaud et Catherine de Sexoblogue. Bienvenue dans notre premier podcast consacré à la sexualité et à la santé sexuelle.

Catherine & Arnaud

Je suis le docteur Arnaud ZELER, médecin sexologue, diplômé des facultés de médecine de Strasbourg et de Lyon.

Dr ZELER

Moi, je suis Catherine Troadec, psychologue clinicienne et sexologue. Les difficultés sexuelles sont quelque chose de fréquent et peuvent arriver tout au long de la vie. Certaines sont primaires, c’est à dire qu’elles surviennent dès le début de la vie sexuelle et d’autres sont secondaires à un événement particulier.

Catherine

Alors ce qu’on remarque, c’est que la plupart des gens qui souffrent d’une difficulté sexuelle n’osent pas consulter un sexologue, ni même en parler à un médecin. Au final, quand ils se décident à en parler à leur médecin traitant ou un spécialiste, ou à aller consulter un sexologue, la plupart du temps, le trouble dure depuis des années déjà et a eu le temps de faire des dégâts au sein du couple et sur l’estime de soi.

Dr ZELER

C’est pourquoi, dans ce premier épisode, nous souhaitions rappeler les bases du métier de sexologue, afin que cette profession méconnue soit plus familière.

Catherine

Déjà, ce qu’il faut savoir, c’est que la sexualité humaine a commencé à être étudiée sérieusement seulement dans les années 60, par deux sexologues qui s’appellent William Masters et Virginia Johnson. C’est donc quelque chose de récent. Ce sont les premiers à avoir observé les réactions du corps durant les rapports sexuels en utilisant des dispositifs médicaux. Les avoir décrits et à avoir décrit les principaux mécanismes physiopathologiques Masters et Johnson pour structurer leur travail. Ils ont décrit quatre phases communes aux hommes et aux femmes durant un rapport sexuel humain qu’ils ont appelé la phase d’excitation, la phase de plateau, l’orgasme et la phase de résolution.

Dr ZELER

Quelques années plus tard, un modèle en quatre phases a été complété par une autre sexologue du nom de Hélène Kaplan, qui a rajouté juste avant la phase d’excitation la phase du désir. C’est quand même quelque chose de très important puisque cette phase là va être à la base de la bonne réussite de toutes les autres phases.

Catherine

Et donc pour chacune de ces phases, Masters et Johnson ont décrit quelles étaient les réactions habituellement observées lors d’un rapport sexuel satisfaisant ainsi que les grains de sable qui peuvent se produire dans chacune de ces phases, entraînant les différentes pathologies sexuelles qu’on connaît comme l’éjaculation prématurée, l’anorgasmie, les troubles de l’érection, etc.

Dr ZELER

Ce qu’il faut bien noter ainsi, c’est qu’en termes de sexualité humaine, on ne parle jamais de sexualité « normale » et « pas normale », car il n’y a pas vraiment de norme à la sexualité humaine. On va surtout prendre en compte la satisfaction de l’individu, son bien-être. C’est à dire que si une personne est satisfaite de sa sexualité, c’est ce qui compte. Et si elle ressent une souffrance, une frustration ou bien une insatisfaction chronique, récurrente, ou alors des douleurs… on va essayer de l’aider à dépasser cette difficulté.

Catherine

Alors la première phase de la réaction sexuelle physiologique décrite par Masters et Johnson, c’est la phase d’excitation. Elle peut être décrite comme une réponse qui va être déclenchée par le désir, les fantasmes et par la stimulation des zones érogènes. Et donc elle se traduit par une érection des organes érectiles, donc la verge et le clitoris, et par une lubrification du vagin, qui est donc un mécanisme réflexe. A ce stade, les difficultés qui vont être rencontrées, ça va être la dysfonction érectile ou, au contraire, le priapisme (c’est une érection qui est persistante), des troubles de la lubrification qui vont entraîner une sécheresse vaginale et donc des douleurs, et le vaginisme.

Dr ZELER

La deuxième phase de la réponse sexuelle, c’est la phase qu’on appelle le plateau. C’est la phase du maintien de l’excitation. Elle dure plus ou moins longtemps et pendant cette phase, on va ressentir du plaisir. Il va se produire des petites variations anatomiques au niveau des organes génitaux, mais surtout au niveau des organes génitaux féminins, avec des modifications de la pression à l’intérieur du vagin. Pour l’homme, il va y avoir un maintien de l’érection de la verge, mais la rigidité pendant cette phase de plateau, elle, peut légèrement varier. A ce stade là, on va aussi pouvoir rencontrer des difficultés et avoir des troubles. Cela va être notamment et principalement des douleurs pendant les rapports. Les douleurs pendant les rapports on appelle cela des dyspareunies. Par exemple il y a les vulvodynies, c’est lorsque les douleurs touchent la vulve, ou bien des névralgies pudendales qui entraînent une douleur particulière liée à un nerf. Chez l’homme il y a la maladie de Lapeyronie, qui touche la verge. Chez les personnes qui ont un vagin on classe les dyspareunies en deux catégories : on parle des dyspareunies d’intromission qui sont des douleurs superficielles qu’on ressent à la pénétration, ou bien des dyspareunies plus profondes. Ces dyspareunies, donc ces douleurs pendant les rapports, elles ont souvent des causes très différentes qu’il faudra rechercher grâce à un examen clinique dans un premier temps chez un spécialiste.

Catherine

La troisième phase décrite par Masters & Johnson c’est l’orgasme. C’est le point culminant du plaisir. L’orgasme peut durer de quelques secondes à quelques minutes. C’est la phase qui diffère le plus chez l’homme et la femme au niveau physiologique. Déjà, chez l’homme, l’orgasme est presque toujours accompagné de l’éjaculation et cet orgasme va initier une période pendant laquelle il ne pourra plus réinitier d’érection. C’est la période réfractaire, qui n’existe pas chez la femme.

Dr ZELER

Effectivement, chez la femme, il n’y a pas de période réfractaire, mais la possibilité d’avoir plusieurs orgasmes à la suite lors du même rapport sexuel. Certaines femmes peuvent ne pas avoir d’orgasme suite à un rapport sexuel et pourtant être quand même satisfaites alors que d’autres pourront en souffrir et ressentir une frustration.

Catherine

Les troubles liés à cette phase de l’orgasme vont être l’éjaculation précoce, qui se définit par une éjaculation qui survient avant qu’un individu ne le souhaite, ou au contraire, l’éjaculation retardée, qui elle se définit par une éjaculation qui survient trop longtemps après qu’un individu ne le souhaite. Il existe également l’insatisfaction orgasmique, quand on a un orgasme qui ne procure pas le plaisir escompté. Et quand l’orgasme ne survient jamais, on appelle ça l’anorgasmie.

Dr ZELER

La dernière phase du rapport sexuel, c’est la phase de résolution. En fait, cette phase correspond donc, chez l’homme, à la disparition de l’état d’excitation et au retour de la verge à l’état flaccide. Donc c’est la phase après l’orgasme. Chez la femme, cette phase est généralement plus lente que pour l’homme et on a vu que la femme, elle, pouvait, au cours du même rapport sexuel, avoir à nouveau une excitation rapide, et un nouvel orgasme.

Nous ajoutons une phase du cycle de réponse sexuelle, comme nous l’avons indiqué un peu avant, c’est la phase du désir sexuel. Donc, le désir sexuel est un pré-requis aux rapports sexuels et à l’échange consenti. Chez certains individus le désir sexuel n’est plus présent, pas assez, ou bien il ne l’a jamais été. On parle alors de manque de libido, ou de troubles du désir. Il y a beaucoup de causes et beaucoup de facteurs possibles à cet état qui vont se discuter chez le sexologue.

Au contraire, chez d’autres, le désir sexuel est trop présent, de façon envahissante. On va parler d’hyper sexualité, d’addiction au sexe. Il y a toujours des raisons à cela également.

Catherine

Alors, maintenant qu’on a vu comment fonctionne le cycle de la réponse sexuelle et les difficultés qu’on pouvait rencontrer à chaque phase, on va vous parler du métier et de la formation de sexologue.

Parce que ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’y a pas un diplôme universel pour être sexologue, à part au Canada où, là-bas, il existe une formation initiale pour devenir sexologue, avec même un baccalauréat en sexologie et qui va jusqu’au doctorat en sexologie. Mais sinon, dans les autres pays francophones et en France, il n’y a pas de formation initiale, comme pour devenir médecin, psychologue, ou infirmier.

De plus, comme le titre de sexologue n’est pas réglementé, n’importe qui peut s’installer en disant qu’il est sexologue. Cependant, il existe tout de même des formations reconnues qui sont plus sérieuses que d’autres.

En France, la seule formation universitaire, c’est à dire dispensée dans une université reconnue, c’est le diplôme inter-universitaire (D.I.U) de sexologie. Mais pour pouvoir s’y inscrire, il faut déjà avoir ce qu’on appelle une formation initiale comme médecin, psychologue, infirmier, sage-femme, kiné, etc. C’est donc un diplôme complémentaire, une spécialité en plus de son métier initial.

Dr ZELER

Du coup, même si les trois années d’enseignement sont les mêmes pour tous. Le fait que chacun ait une formation initiale différente va expliquer les spécificités de chaque sexologue. Par exemple, un médecin sexologue, lui, va pouvoir prescrire des médicaments, des bilans complémentaires et réaliser des examens cliniques. Un psychologue sexologue, lui, va pouvoir faire des sexothérapies et des psychothérapies, et un kiné pourra faire, par exemple, de la rééducation du périnée. Et souvent, les sexologues travaillent en réseau afin de proposer une prise en charge pluridisciplinaire.

Catherine

Donc la première chose à faire, c’est de regarder la formation initiale du praticien qu’on souhaite consulter afin de choisir celui qui nous convient le mieux. Et on peut demander conseil à son médecin traitant pour savoir quel est le spécialiste le plus adapté.

Dr ZELER

Où consultent les sexologues ?

Il existe des consultations de sexologie dans certains hôpitaux, dans les plannings familiaux dans les CEGGID. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que la plupart des sexologues exercent en cabinet libéral.

Dr ZELER

Comment se déroule une consultation ?

Il est parfois très compliqué de faire la démarche de venir consulter un sexologue et certains patients sont parfois très anxieux, surtout parce qu’ils ne se représentent pas la première consultation. Dans cette partie, nous allons essayer de vous expliquer comment se déroule une consultation pour que vous puissiez mieux vous la représenter.

Lorsqu’il exerce en libéral ou à l’hôpital, en général le sexologue reçoit ses patients dans son cabinet.

Le déroulé le contenu d’une consultation varie en fonction de la profession initiale du praticien, comme on l’a dit plus haut. Par exemple, le médecin, lui, peut réaliser un examen clinique, ce qui n’est pas le cas pour les professions telles que les psychologues ou les psychiatres.

Il en va de même pour la durée d’une consultation ainsi que pour la fréquence et le temps que nécessitera la prise en charge.

Chaque professionnel de santé a son propre savoir faire. Pour autant, on retrouve de nombreux points communs dans une consultation de sexologie.

La plupart du temps, la première consultation consiste à réaliser une évaluation complète du trouble sexuel. Le praticien va se baser sur un interrogatoire précis dans le but de cerner au mieux l’origine des symptômes en vue d’un diagnostic. Pour cela, il va poser un certain nombre de questions d’ordre intime afin d’avoir le plus de renseignements possibles sur l’histoire du trouble.

Le patient reste toujours, bien évidemment, libre de répondre ou non à ces questions. Parfois, plusieurs séances sont nécessaires afin de pouvoir poser un diagnostic et proposer une prise en charge thérapeutique adéquate.

Il est possible de venir consulter seul ou en couple. Suivant la demande et les besoins des individus, le praticien adapte son cadre. En effet, il pourra proposer à une personne venue consulter seule que son conjoint soit présent lors du prochain entretien. Un médecin, s’il pense que c’est nécessaire, pourra prescrire des examens complémentaires, comme par exemple une prise de sang, ou bien proposer un traitement.

Dès la première rencontre, ou bien au cours de la thérapie, le professionnel pourra proposer une approche complémentaire à la sienne, c’est à dire qu’il va soit estimer que votre difficulté ne relève pas de ses compétences et du coup vous adresser à un autre praticien, par exemple ça peut arriver que le médecin puisse, à un moment donné, avoir besoin que la personne rencontre un psychologue parce que son troubles sexuels a des répercussions psychologiques. Et à l’inverse, parfois, le psychologue pourra lui avoir besoin, pour s’assurer qu’il n’y a pas une problématique organique, physique, au trouble, aura besoin que le patient aille faire un bilan chez le médecin.

Dans tous les cas, faire la démarche de venir parler de sa sexualité à un professionnel n’est pas une chose facile et beaucoup de patients se sentent mal à l’aise, parfois honteux et pudiques. Et c’est tout à fait normal. C’est au sexologue de mettre à l’aise le patient, de lui expliquer comment il travaille, son cadre, quelles sont les règles etc.

La sexualité fait effectivement partie de ce qu’un individu a de plus intime. Il faut donc être capable d’en parler, d’aborder ce sujet dans un climat de confiance entre le patient et le sexologue, c’est pourquoi il faut prendre le temps de se connaître. Comme dans toute relation, rappelons le, la relation thérapeutique, c’est avant tout une rencontre, c’est une relation de confiance qui s’établit dans le temps, au fil des séances. Et parfois, il peut arriver que cela ne se passe pas. Dans ce cas là, il ne faut pas hésiter à en parler et parfois s’orienter vers un autre sexologue.

Il est important de rappeler que tout thérapeute se doit d’être le garant d’un cadre rassurant et préservant l’intégrité physique et psychique de l’individu. Il est interdit par la loi qu’un praticien utilise son exercice professionnel à des fins sexuelles. En aucun cas, il ne doit y avoir de pratique ou de démonstration d’actes sexuels qui seraient proposés, à titre d’exemple, au cours d’une consultation.

Internet étant de nos jours l’une des principales sources d’information pour les patients en recherche d’aide, il est important de rester vigilant à propos des offres de soins proposées. De nombreux sites Internet proposent des consultations ou des méthodes de traitement n’ayant pas reçu de validation par la communauté scientifique. Des personnes non qualifiées peuvent également profiter de l’absence de réglementation de la profession de sexologue pour proposer des consultations, des traitements illusoires, voire dangereux, à la seule fin d’en tirer un bénéfice financier ou sexuel. Il est important de refuser toute pratique qui ne conviendrait pas.

Catherine

Merci beaucoup de nous avoir écouté. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur notre site internet sexoblogue.fr où vous pouvez télécharger gratuitement notre livre qui s’intitule justement Qu’est ce qu’un sexologue ? N’hésitez pas à poster vos questions et vos commentaires sous ce podcast et bientôt dans notre prochain épisode où nous parlerons de l’éjaculation précoce.

Catherine & Arnaud

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