Pourquoi les médecins doivent-ils parler de sexualité ?
1 juin 2013 dans Recommandations par Dr Arnaud ZELER
Intervention du Dr Marie CHEVRET lors des 5èmes Assises de Sexologie à Montpellier, avec son aimable autorisation.
Parler de sexualité : une nouvelle obligation pour le médecin ?
Même si on ne demandera pas a un médecin généraliste d’être forcément un spécialiste en sexologie (sauf si il le désire), tout médecin de famille (mais cela est valable également pour les psychiatres, les cardiologues, les urologues, les endocrinologues, les gynécologues -liste non exhaustive-), devrait avoir en tête un certain nombre de choses qu’il n’apprend hélas pas à la Faculté de Médecine :
- La sexualité est un élément important du bien-être et les dysfonctions sexuelles seront à l’origine d’un mal-être qui pourra avoir un retentissement psychique, physique et social sur l’individu et son partenaire.
- Il existe une médiatisation de la sexualité qui va tendre à vouloir normaliser les comportements sexuels (et forcément donner un sentiment de marginalisation à tous ceux qui ne se retrouveront pas dans les statistiques). L’émergence des réseaux sociaux et des forums sont une source d’angoisse très importante pour ceux qui y recherchent des informations !
- Les troubles de la sexualité quelles soient féminines ou masculines sont bien plus fréquentes que ce que l’on peut croire et lorsqu’un patient en parle spontanément à son médecin c’est déjà que la pathologie a un retentissement dramatique sur sa vie de couple, voire sa vie tout court…
- Les dysfonctions érectiles sont des signes de gravité pour des maladies présentes comme les pathologies cardio-vasculaires ou le diabète, ou même parfois des signes révélateurs de pathologie cardio-vasculaire !
- Il existe des médicaments contre certaines dysfonction sexuelles : les inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 (Viagra® qui sera génériqué en 2014 à 1€ le comprimé, Cialis®, Levitra®) pour la dysfonction sexuelle et Priligy® (dapoxétine) dans le traitement de l’éjaculation prématurée.